Pourquoi l’infidélité trahit souvent un manque de reconnaissance

D'après les spécialistes, chercher une relation extraconjugale cacherait moins un besoin d'amour qu'une envie profonde de se redécouvrir. Tromper son conjoint deviendrait alors une quête désespérée de valorisation personnelle.
Quand la routine amoureuse nous éloigne l’un de l’autre
Après des décennies à observer les mécanismes des couples, la psychothérapeute renommée Esther Perel fait un constat surprenant : le désamour ne vient pas toujours d’un manque d’attention. Le vrai problème ? L’habitude insidieuse qui s’installe – ce « sommeil à deux » qui s’immisce discrètement. Pas de disputes violentes, juste une disparition progressive de l’étincelle.
Son analyse provocante : certaines personnes ne cherchent pas une nouvelle relation par manque d’amour, mais pour se reconnecter à une partie d’elles-mêmes enfouie. L’infidélité devient alors un moyen désespéré de retrouver sa propre intensité émotionnelle.
Pourquoi la stabilité étouffe la passion
Les jours se répètent : routine matinale, conversations pratiques, soirées télé… Sans s’en rendre compte, le couple devient une coentreprise domestique. L’enchantement des premiers temps laisse place à une cohabitation efficace, où chaque comportement est anticipé.
Perel décrit ce phénomène comme « l’étouffement progressif » : l’affection persiste, mais l’excitation s’évapore. Le paradoxe ? La trop grande familiarité, qui élimine le plaisir de l’inconnu. On oublie que notre partenaire reste une énigme à découvrir.
Raviver la flamme au jour le jour
La clé selon Perel ? Développer l’habileté à s’étonner mutuellement. Il faut recréer des zones de mystère dans le couple – ces moments où l’autre peut encore nous éblouir.
Quelques idées pratiques :
– Créer des petites surprises (un rendez-vous mystère, une escapade spontanée)
– Partager une rêverie intime
– Inventer des traditions originales qui rompent avec l’ordinaire
La liberté comme ciment du couple
La spécialiste souligne un apparent contradiction : pour garder quelqu’un, il faut parfois le laisser respirer. Chacun doit maintenir son univers personnel, ses centres d’intérêt uniques. La véritable connexion naît de ce respect mutuel.
Au lieu de réclamer des démonstrations d’attachement, Perel conseille d’offrir des attentions spontanées : un message tendre caché dans une poche, un geste qui ne répond à aucune attente.
La redécouverte de soi
Le message final est poignant : souvent, celui qui s’éloigne ne cherche pas tant une nouvelle personne… qu’à retrouver une facette perdue de lui-même. Rallumer sa propre lumière intérieure devient alors le premier pas vers le rapprochement.
Les duos qui résistent au temps sont ceux qui parviennent à créer cette alchimie particulière : être à la fois un havre de paix et une source d’étonnement. Pas besoin de déclarations grandioses – juste l’envie persistante de découvrir l’être qui partage notre quotidien, année après année.