Le signe V des motards : un code de reconnaissance et de fraternité sur les routes

Publié le 28 août 2025

Au-delà d'un simple salut, le geste en V échangé entre motards constitue un véritable langage silencieux qui scelle leur appartenance à une communauté soudée. Ce rituel routier traduit une complicité immédiate et des valeurs partagées, révélant les liens invisibles qui unissent les passionnés de moto.

Un langage silencieux qui traverse les frontières

Deux motards échangeant le signe en V sur une route de campagne

Imaginez : vous êtes sur la route, et soudain, deux motards se croisent en esquissant ce geste si particulier – deux doigts pointés vers le bas formant un V renversé. Simple hasard ou rituel ancré ? Est-ce une tradition solidement implantée ? Un signe de connivence ? Ou carrément un code secret réservé aux initiés ?

Ce V si familier sur nos routes va bien au-delà d’un simple salut. Il symbolise l’appartenance à une communauté soudée, presque fraternelle. Une façon de se saluer façon armée… mais version blouson et casque.

Barry Sheene, le pilote à l’origine de ce symbole

Pour comprendre les origines de ce geste, il faut remonter aux années 70. À cette époque, Barry Sheene, pilote britannique hors pair, devient une véritable légende sur les circuits. Mais en dehors de la compétition, il se fait aussi remarquer par ce signe amical qu’il adresse à ses pairs : le fameux V. Un symbole en apparence simple, mais riche de sens, qui s’est rapidement propagé à travers toute l’Europe.

Aujourd’hui encore, ce salut est devenu un réflexe naturel. Il se transmet comme une évidence. Il suffit de croiser un autre motard pour lever instinctivement deux doigts. Sans un mot, le message est limpide : « Je te vois, je te salue, on fait partie du même clan. »

Une entraide née sur la route

Groupe de motards échangeant des signes sur la route

Mais ce phénomène dépasse la simple tradition. Longtemps stigmatisés, les motards ont développé une vraie culture de l’entraide. Souvent accusés – à tort – de comportements risqués ou bruyants, ils ont peu à peu tissé un réseau de solidarité discret. S’arrêter pour aider un confrère en panne, signaler un danger sur la chaussée ou simplement saluer un inconnu à deux roues : ces petits gestes resserrent les liens entre passionnés.

Et c’est bien là que réside la beauté de ce code. Dans un monde où tout va vite, où les relations deviennent virtuelles, ce simple signe ramène à une authenticité précieuse. Comme un sourire échangé dans les embouteillages parisiens : inattendu, mais tellement réconfortant.

Un système de communication bien huilé

Motard faisant un signe de la main sur route sinueuse

Au-delà du V emblématique, les motards utilisent tout un répertoire de gestes sur la route. Pourquoi ? Parce qu’à moto, communiquer oralement tient de la gageure. Le vent qui hurle, le casque qui isole, la concentration exigée par la conduite : tout rend la parole impraticable.

Alors, ils improvisent. Un appel de phares bref ? Ça peut signaler un radar. Une jambe tendue sur le côté ? Souvent pour remercier un automobiliste qui a cédé le passage. Chaque geste a sa signification. Et chaque motard, avec l’expérience, apprend à décrypter ce langage muet.

Un langage qui sécurise… et rassemble

Ces signaux ne sont pas là pour frimer sur le bitume. Ils sont essentiels pour la sécurité. Alerter d’un obstacle, prévenir d’un contrôle de police ou simplement s’assurer que tout va bien : c’est grâce à ce langage visuel que la route devient plus sûre.

Même si vous ne roulez pas à moto, il y a quelque chose de profondément touchant dans cette capacité à créer du lien sans un mot. Comme une leçon de vie version deux-roues : parfois, un petit geste vaut mieux qu’un long discours.