Un danger glacé : comment une boisson estivale a précipité une fillette dans le coma

Publié le 1 septembre 2025

Une innocente douceur rafraîchissante s'est transformée en tragédie pour une famille d'outre-Manche. Apprenez comment un composant présent dans certaines boissons glacées menace la santé des plus jeunes et quelles précautions adopter pour des vacances en toute sécurité.

Le vrai coupable derrière la texture : le glycérol

En surface, un granité semble n’être qu’un mélange d’eau, de sirop et de glace pilée. Pourtant, ce qui lui confère cette consistance si distinctive, c’est un composant dont on parle peu : la glycérine (aussi appelée glycérol ou E422). Sans elle, la préparation se solidifierait entièrement, devenant un bloc glacé impropre à la dégustation à la paille.

Pour les grandes personnes, cet additif est généralement bien toléré s’il est ingéré raisonnablement. En revanche, pour les tout-petits, la donne change. Le glycérol peut perturber l’équilibre interne : il absorbe l’eau et le glucose sanguin, ce qui peut déclencher une chute brutale de sucre, avec pour conséquences une grande fatigue, des étourdissements, voire dans certains cas un évanouissement.

Autrement dit, ce qui semble être une douceur anodine peut représenter, en quantité significative pour un organisme immature, un risque sanitaire sérieux.

Quand la dose transforme le plaisir en péril

Des experts britanniques ont défini des seuils préoccupants : une portion de 350 ml (équivalente à une canette de soda) peut déjà causer des troubles chez un enfant de moins de quatre ans. Entre 5 et 10 ans, la tolérance reste faible. Le danger augmente sensiblement si plusieurs verres sont bus rapidement – un scénario typique lors de fêtes ou de sorties estivales.

Une enquête conduite au Royaume-Uni et en Irlande entre 2009 et 2024 a recensé pas moins de 21 hospitalisations d’enfants suite à l’absorption de granités incluant du glycérol. Les symptômes constatés s’étendaient de nausées passagères à des malaises plus prononcés. Les autorités de santé ont réagi promptement face à ces cas signalés.

Les nouvelles préconisations des organismes santé

Outre-Manche, les directives officielles conseillent désormais d’exclure totalement les granités avant 4 ans et d’en limiter strictement la prise jusqu’à 8 ans. Certaines marques ont devancé ces avertissements en ajustant leurs formules pour baisser la proportion de glycérine, et d’autres sont encouragées à revoir leur composition.

En France, ces alertes ne sont pas encore très médiatisées, mais la vigilance s’impose, particulièrement là où ces boissons glacées prolifèrent : cinémas, fêtes d’école, plages, parcs de loisirs…

Faut-il bannir définitivement les granités ?

Pas de panique excessive : il n’est pas question de supprimer tous les petits bonheurs glacés de l’enfance. Comme souvent, c’est la modération et la connaissance des risques qui comptent. Voici quelques conseils concrets :

  • Avant 4 ans : l’évitement complet est la stratégie la plus prudente.
  • Entre 4 et 8 ans : offrir de temps en temps une très faible portion, sans répétition le même jour.
  • Au-delà de 8 ans : une consommation mesurée et espacée ne génère habituellement pas de souci.

Option maison : préparez vous-mêmes vos granités avec du jus de fruit dilué dans de l’eau, gelé lentement, et sans additifs.

Ainsi, chacun peut profiter d’une boisson rafraîchissante en toute tranquillité.

Le granité reste synonyme de fraîcheur et de gourmandise, mais sa consommation exige une attention parentale pour que ce moment de plaisir ne devienne pas problématique.