L’influence méconnue du microbiote maternel sur la formation du cerveau du nourrisson

Publié le 10 octobre 2025

Notre système digestif pourrait receler des indices capitaux pour élucider la santé du système nerveux. Des études novatrices examinent comment la flore intestinale de la mère affecte potentiellement la maturation cérébrale in utero, révélant des éclairages saisissants sur les causes de certaines anomalies neurologiques précoces.

Le microbiote gestationnel : un chef d’orchestre méconnu

Une étude novatrice parue dans The Journal of Immunology a exploré le rôle d’une molécule immunitaire particulière : l’interleukine-17a (IL-17a). Si cette substance est déjà associée à des affections inflammatoires comme le psoriasis ou la sclérose en plaques, son impact possible sur la formation du système nerveux du fœtus ouvre des horizons inédits.

Le mécanisme ? Des chercheurs ont examiné des rongeurs en gestation possédant des profils microbiens variés. Ceux dont la flore intestinale déclenchait des réactions inflammatoires plus marquées (avec des concentrations élevées d’IL-17a) ont donné naissance à des petits présentant des comportements similaires à ceux observés dans les troubles du spectre autistique : repli sur soi, mouvements répétitifs, et autres signes caractéristiques.

Notre intestin influence-t-il nos attitudes ?

Dans un second temps, l’équipe scientifique a procédé à des transferts de microbiote entre rongeurs. Les résultats ont été parlants : les femelles ayant reçu une flore intestinale favorisant l’inflammation ont développé des attitudes évoquant les traits autistiques.

La leçon à retenir ? L’environnement bactérien maternel semble pouvoir ajuster les réponses immunitaires du fœtus, influençant potentiellement son développement cérébral. Cette hypothèse demande bien sûr à être affinée, mais elle dessine des possibilités captivantes pour élucider certains mystères persistants autour de l’autisme.

Et chez l’humain, que se passe-t-il ?

Il faut rester prudent : ces données proviennent uniquement de modèles animaux, et leur application à notre espèce exigera des vérifications supplémentaires. Néanmoins, elles jettent des bases prometteuses pour les recherches à venir.

Comme l’explique le chercheur principal John Lukens, l’enjeu est maintenant d’identifier les spécificités du microbiote des femmes enceintes qui pourraient être liées à un risque accru de troubles neurodéveloppementaux.

L’objectif ? Mettre au point des stratégies permettant de maintenir un équilibre intestinal harmonieux pendant la grossesse, tout en préservant la sensibilité immunitaire caractéristique de cette phase.

Les points clés à retenir

  • Le microbiote intestinal maternel pourrait jouer un rôle crucial dans la formation du cerveau du bébé.
  • Une molécule immunitaire, l’IL-17a, apparaît comme un facteur clé à surveiller de près.
  • Des investigations supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ce lien chez l’être humain.
  • Une hygiène de vie équilibrée, une alimentation saine et un suivi médical attentif restent essentiels durant la grossesse.

Pour une approche empathique

Soulignons-le avec bienveillance : l’autisme ne relève pas d’une cause unique, et aucune responsabilité individuelle ne peut être invoquée dans son apparition. Les découvertes scientifiques comme celle-ci ne doivent pas susciter de culpabilité, mais plutôt offrir des clés de compréhension, des moyens d’agir pour mieux soutenir, mieux prévenir, et surtout… mieux entourer avec douceur.