Réforme fiscale : les hauts revenus des retraités sous pression

Publié le 13 juin 2025

Le projet gouvernemental prévoit un impôt spécifique pour les pensions les plus élevées. Quels sont les critères d'application et comment cela impactera-t-il votre patrimoine ? Analyse des conséquences de cette nouvelle taxation.

Une nouvelle taxe pour soutenir les personnes âgées dépendantes ?

Illustration représentant des retraités

Les comptes publics sont sous tension : avec le vieillissement de la population, les besoins en matière de prise en charge de la perte d’autonomie ne cessent d’augmenter. Pour y faire face, l’exécutif réfléchit à renforcer la CASA, cette Contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie qui pourrait concerner en priorité les retraités aux pensions les plus confortables.

Plus précisément, les personnes dont la retraite nette excéderait 2 000 à 2 500 euros mensuels seraient dans le collimateur. Bien que le montant exact reste à déterminer, cette éventualité commence déjà à faire grincer des dents chez les concernés.

Un pactole de plusieurs centaines de millions pour les caisses publiques

Graphique sur les retraites

Selon les projections, cette mesure pourrait générer entre 500 et 800 millions d’euros annuels, une manne non négligeable pour améliorer l’accompagnement des personnes en situation de dépendance.

Mais le débat est vif : comment qualifier objectivement ce qu’est un « revenu aisé » dans le contexte actuel ? Beaucoup de seniors touchant ces montants estiment que leur niveau de vie a déjà été érodé par l’inflation galopante et l’augmentation générale des prix.

Un sujet qui fait polémique

L’opinion est clivée sur la question. D’un côté, certains considèrent normal que les pensions les plus élevées contribuent davantage à l’effort collectif. De l’autre, des voix s’élèvent contre ce qu’elles perçoivent comme une nouvelle ponction injustifiée, rappelant que les retraités paient déjà l’impôt sur le revenu sans bénéficier des mêmes avantages que les actifs.

Le think tank libéral Molinari apporte un éclairage intéressant : le niveau de vie moyen des retraités serait inférieur de 14% à celui des personnes en activité. Une taxation supplémentaire pourrait donc être vécue comme une mesure doublement punitive.

Conseils pratiques pour les retraités concernés

À ce jour, aucune décision définitive n’a été prise. Mais si votre pension se situe dans cette fourchette (ou s’en approche), voici quelques bonnes pratiques à adopter :

  • Surveillez régulièrement votre compte en ligne sur les sites de la CNAV ou de l’Agirc-Arrco pour suivre l’évolution de vos droits et des éventuels prélèvements.
  • Explorez les dispositifs d’aide disponibles comme l’APA ou certaines exonérations locales qui pourraient vous soulager financièrement.
  • Prévoyez une marge de sécurité dans votre budget, car même une modeste contribution supplémentaire peut avoir des conséquences sur le long terme.

Une chose est certaine : même après la cessation d’activité, rester informé est la clé pour maîtriser sa situation financière et anticiper les changements à venir.